Encouragée par la victoire du néo-libéral Macri en Argentine et les manœuvres de la droite brésilienne pour destituer Dilma Roussef, la droite vénézuélienne espère remporter la majorité des sièges de l’assemblée nationale lors des législatives du 6 décembre. Sa domination médiatique et la guerre économique du secteur privé menée depuis deux ans, lui ont permis de se contenter du service minimum pour sa campagne. De son côté, le camp bolivarien, qui a remporté jusqu’ici la plupart des batailles électorales, a mené une intense campagne de terrain pour mobiliser ses partisans et minimiser toute abstention, avec pour point d’orgue la grande marche populaire qui a défilé à Caracas ce 3 décembre.
Dans leur campagne de dénigrement de ce qui est pour l’ex-président Jimmy Carter « le meilleur système électoral » parmi les 92 qu’il a observés dans le monde (1), les médias occidentaux ont repris les allégations de la droite locale sur « l’absence d’observateurs internationaux ». Le Figaro (France) évoque « un scrutin sans observateurs internationaux ». (2)
C’est faux. L’UNASUR – organisme qui regroupe les 12 pays du continent – a déployé sur place plus de 40 experts placés sous l’autorité de l’ex-président dominicain Leonel Fernandez, a procédé aux essais techniques des machines de vote et a vérifié la disponibilité du matériel électoral. Ce scrutin est le 19ème en seize ans de révolution bolivarienne. Chacun d’eux a fait l’objet d’observations internationales. Tous ont été validés. Cette fois, 19 millions 496 mille 296 électeurs et électrices inscrit(e)s au registre national électoral sont appelé(e)s à voter dans un des 40.601 bureaux afin de renouveler les 197 sièges de députés pour la période 2015-2020. Le Venezuela est le seul pays du monde qui donne les résultats officiels le soir-même du scrutin, grâce au vote électronique, lorsque le nombre de votes comptabilisés est suffisant pour donner des tendances irréversibles. C’est aussi un des rares pays qui accepte des missions internationales d’observation. Ce n’est pas le cas des Etats-Unis, du Canada ou des pays européens, qu’on imagine mal accepter des observateurs latino-américains.

Leonel Fermandez (ex-président dominicain) – chef de la Mission Électorale de l’UNASUR et Ernesto Samper (ex-président colombien et Secrétaire Général de l’UNASUR) examinent le système de vote. Photo : Unasur
Autre organisme important, le Collège des Experts Electoraux Latino-américains (CEELA) est à pied d’œuvre au Venezuela, à l’invitation du Centre National Électoral (www.cne.gob.ve). Le CEELA est formé d’ex- ou d’actuels présidents, viceprésidents latino-américains ainsi que de magistrats électoraux expérimentés en la matière (7). Leur porte-parole, Nicanor Moscoso, a salué la participation des divers partis politiques aux vérifications organisées par le Centre National Électoral: “8 mille des 49 mille machines ont été révisées au hasard, selon les pourcentages techniques établis. Nous sommes certains que les résultats reflèteront la décision des électeurs”.
Parmi les autres observateurs internationaux invités par le CNE – les ex-présidents d’Espagne José Luis Rodriguez Zapatero et du Panama, Martin Torrijos (photo) – ont déclaré ce 3 décembre à Caracas qu’ils « partagent des impressions très positives sur le déroulement du processus électoral, contrairement à l’image que donnent les médias internationaux ». (5)
Un avis partagé par José Luis Exeni, coordinateur général de la mission électorale de l’UNASUR, pour qui « le fossé entre la réalité du processus électoral vénézuélien et ce qu’en disent les médias est évident ». (6)
Thierry Deronne, Caracas, le 3 décembre 2015
Notes
(1) Évaluation de Jimmy Carter, http://venezuelanalysis.com/print/7272
(2) Article du Figaro, http://bit.ly/1Q3tedf
(3) Lire « Le Venezuela lance la campagne des législatives » https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/08/30/le-venezuela-lance-la-campagne-des-legislatives/
(4) Lire « la démocratisation des élections au Venezuela et en Amérique Latine : la lutte entre l’ancien et le nouveau » : https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/05/02/democratisation-des-elections-la-lutte-entre-lancien-et-le-nouveau-au-venezuela-et-en-amerique-latine/
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A reblogué ceci sur Foxhound.
Franchement les élucubrations du Figaro -comme Le Monde, Libé, et autres Parisien-, journal privé qui appartient si mes souvenirs sont bons à Dassault, mais qui reçoit des subventions publics pour que ce torchon puisse encore exister. Le Figaro!… Ces avis, ces opinions, …je préfere rester dans la descence même si l’évocation de la presse néo libéral, où plutot néo féodale me donne la nausée.
Pour en revenir au sujet, et rester sérieux. Le problème étant que si la mafia de droite vénézuelienne gagne ça sera non seuleument fini de l’expérience socialiste bolivarienne, mais ça sera la dictature pour des decennies. C’est en fait un scrutin libre. Si la droite passe ça ne sera plus jamais le cas, c’est la technique du régime nord américain de Washigton.
Maintenant faut voir si la population va se mobiliser, et si le scrutin ne va pas être entaché de fraudes-menace qui vient de la droite et de la mafia vénézuelienne-. La technique de Washington étant de louvoyer pour la « démocratie ». Quand leur candidats gagnent partout dans le monde, c’est à dire les oligarques ils parlent de la « liberté » et louent les « vertus » du scrutins. Cependant quand leur candidats perdent, ils crient à la manipulation et organisent des coups d’état via leur cinquième colonnes qui sont partout présentes dans le monde. Les Etats Unis étant la patrie de tous les oligarques à travers le monde.
Sincerement en voyant ce qui est arrivé à l’Ukraine, la Géorgie comme à bon nombre de pays dans le monde, je pense à la Syrie, il difficile d’imaginer que le Vénézuela ne fera pas exception. D’autant plus que la situation géostratégique du Vénézuela est crucial pour les Etats Unis. Espérons que la population et les élites sont et resteront encore fidèles aux idéaux bolivariens de Chavez et de Maduro.
Nous votons le 6 aussi pour les régionales pour une lise qui ne peut compter que sur ses militants et je serai de tout coeur avec les Vénézuela le 6 12 aussi. >
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Toujours très intéressants vos articles sur la situation vénézuelienne. Il y a en Occident une véritable désinformation sur ce qui se passe là bas…
Les médias oublient sans doute que les peuples existent, qu’ils ont une Histoire et même… un futur ! C’est pourquoi nous essayons sur ce blog de visibliser les corps qui travaillent et qui rêvent, les éternels occultés du « journalisme » dominant
Continuez, je vous lis avec plaisir !