Le 14 octobre 2020 Nicanor Moscoso (photo), Président du Conseil des Experts Électoraux d’Amérique Latine (CEELA)- organisme pluraliste et indépendant qui regroupe des juristes électoraux, des magistrats professionnels et des présidents de tribunaux électoraux de tous les pays du continent indépendamment de leur couleur politique, a confirmé que le Conseil accompagnera les élections législatives au Venezuela le 6 décembre, expliquant que l’audit du système électoral auquel participent les partis de la majorité et de l’opposition y est mené « mieux que dans aucun autre pays du continent« . Le CEELA a observé plusieurs scrutins antérieurs au Venezuela, les qualifiant de « transparents et légitimes », une observation déjà émise par les observateurs du Centre Carter qui avait qualifié le système électoral vénézuélien de « meilleur système du monde« .
Le 16 novembre le même Conseil des experts électoraux latino-américains s’est dit confiant que les élections législatives qui se tiendront au Venezuela le 6 décembre prochain seront un succès. Le chef de la mission d’observation technique au Venezuela, Guillermo Reyes (au centre sur la photo), a expliqué que Ceela a participé (comme le font tous les partis participant au scrutin, y compris d’opposition comme AD) à tous les audits effectués sur les machines et le système de vote en général et qu’elle surveillera le reste du processus jusqu’au décompte final des votes le jour du scrutin.
La mission consiste à « observer le processus électoral dans chacune de ses phases », a-t-il déclaré, précisant que cette tâche comprend des contacts directs avec les partis participants, ainsi que la tenue de réunions avec les techniciens et les directeurs du Conseil national électoral (CNE). Un aspect du travail est de « formuler des recommandations tout au long » du processus que l’organe électoral travaille sur « l’amélioration et le perfectionnement » du système de vote.
M. Reyes a rappelé que l’accompagnement du Ceela au Venezuela est éminemment technique et reste « en dehors de la politique » et, en ce sens, a indiqué qu’ils ont pu vérifier la configuration des machines de vote qui seront utilisées en décembre, lorsque quelque 14 400 candidats de 107 formations politiques seront en lice pour obtenir 277 sièges de député(e)s.
Le Ceela se réunit avec les différents partis
La mission du Ceela, lors de cette deuxième visite dans le pays qui a débuté en novembre, a rencontré des représentants de plus de 20 organisations politiques. Lors de ces réunions, a expliqué M. Reyes, les groupes anti-gouvernementaux ont exprimé leur inquiétude quant au manque de carburant dans le pays, et à la manière dont cela pourrait affecter le développement du vote, mais « nous n’avons constaté aucune remise en cause de l’autorité électorale par les organisations politiques, au contraire, il y a une pleine confiance dans ceux qui dirigent » le CNE, a déclaré le chef de la mission.
Pour sa part, réuni le 25 octobre 2020, le Conseil de l’Association Internationale des Avocats Démocrates (photo) a publié la déclaration suivante:
L’Association internationale des avocats démocrates (AIJD), fidèle à ses principes démocratiques et à l’ordre institutionnel qui nous guide, exprime à la communauté internationale sa solidarité avec le peuple vénézuélien à l’occasion des élections législatives qui se tiendront le 6 décembre 2020, conformément aux dispositions de la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela.
Cette élection revêt une grande importance pour une population qui a subi le poids de plus de 300 mesures coercitives unilatérales imposées par l’administration Trump et ses pays alliés qui soutiennent ces actions. Celles-ci ont entraîné un blocus économique, commercial et financier qui a généré de vastes souffrances et douleurs, en particulier à l’encontre des groupes les plus vulnérables, en plus de la situation de pandémie COVID-19 qui menace l’humanité.
L’Association internationale des avocats démocrates, engagée en faveur des droits de l’homme, de la paix, de la démocratie, de la souveraineté et de la justice, et dans le respect du droit international :
- aspire à ce que le peuple vénézuélien, grâce à des mécanismes démocratiques et institutionnels, surmonte les difficultés qui affectent la société vénézuélienne, par le dialogue, la rationalité et l’exercice de la politique en tant que science destinée à faire prévaloir la civilité sur la violence.
- Est convaincue que le processus électoral au Venezuela est le fondement du renforcement de la démocratie et nécessite la création d’espaces de débat politique institutionnel et populaire pour permettre de progresser dans la résolution des problèmes, des besoins et des demandes actuels.
- Appelle à la cessation des ingérences et des politiques néocoloniales et des attaques politiques, économiques et diplomatiques répétées ainsi que des menaces d’intervention militaire contre la République bolivarienne du Venezuela. Nous demandons également le respect des résultats électoraux et nous rejetons les opinions anticipées qui prétendent ignorer ces résultats. Nous appelons à la distanciation du secteur radicalisé de l’opposition qui nie et rejette la voie électorale comme moyen de trouver des solutions à la crise actuelle.
- Affirme qu’il est donc nécessaire de développer le système électoral, en tenant compte d’une approche progressive des droits de l’homme. Le vote est un droit de l’homme qui permet de trouver des solutions aux conflits politiques et sociaux, et l’approfondissement de la démocratie avec la participation du large spectre des courants politiques et idéologiques constitue la base fondamentale pour parvenir à l’équilibre et à la paix sociale.
- Souligne que, dans le cadre du processus électoral vénézuélien, 107 organisations à caractère politique et 14 400 candidats se présentent, parmi lesquels : des jeunes, des femmes, des autochtones, des personnes d’origine africaine, la communauté LGBTI+ et des personnes souffrant d’un certain type de handicap, ce qui montre l’avancée inclusive des différents secteurs sociaux et politiques.
- Affirme que le processus électoral est un mandat constitutionnel incontournable pour la restitution de l’ordre institutionnel du pouvoir législatif, qui a été utilisé ces dernières années comme un instrument de réduction de la capacité institutionnelle de la République et a créé les conditions pour déstabiliser le gouvernement présidé par Nicolás Maduro Moros
- Affirme que le suffrage est un droit, conformément aux dispositions de l’article 63 de la Constitution bolivarienne du Venezuela, et que les citoyens ont la liberté de participer ou non aux élections. Toutefois, même si certains secteurs décident de ne pas participer, cela n’invalide pas et n’affecte pas la légitimité du processus électoral ou de ses résultats.
Pour toutes les raisons susmentionnées, nous soutenons la position des institutions vénézuéliennes en vue de la tenue de ces élections législatives en décembre 2020. Nous espérons que le peuple vénézuélien démontrera que la démocratie se renforce avec plus de démocratie et que la volonté populaire est un outil sur lequel les peuples peuvent compter pour défendre la civilisation et ne pas retourner à la barbarie.

Source : CNE / CEELA / https://iadllaw.org/2020/10/iadl-resolution-on-the-parliamentary-elections-in-venezuela/
Traduction : Thierry Deronne
URL de cet article : https://venezuelainfos.wordpress.com/2020/10/29/resolution-de-lassociation-internationale-des-juristes-democrates-sur-les-elections-parlementaires-du-6-decembre-au-venezuela/
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