Le gouvernement Maduro accélère la révolution citoyenne du logement

Loin des violences de l’extrême droite nostalgique de l’apartheid des Leopoldo López ou María Corina Machado, la stratégie du gouvernement présidé par Nicolas Maduro est de poursuivre le travail, de concrétiser les promesses électorales de 2013, qu’il s’agisse de l’État communal, de l’alimentation et de l’agriculture, ou encore du logement et de la ville en général, secteurs sur lesquels la mafia a longtemps régné. L’idée est toujours la même : construire une économie libérée des spéculateurs, qui part des besoins fondamentaux pour produire sur place le nécessaire et resserre les liens entre producteurs et usagers. ¨Il y a tout un réseau de mafieux qui se consacrent à construire des baraques pour les vendre, il faut les arrêter et les passer en jugement¨ dénonce le président au sujet de ceux qui spéculent sur la détresse des sans–logis.

Depuis sa création par Hugo Chavez en 2011 pour résoudre le déficit de logements et venir en aide aux victimes des inondations de 2010, la Grande Mission Logement Venezuela (GMVV) a remis plus de 560.000 logements aux secteurs populaires. Le Ministre concerné, Ricardo Molina, en annonce ¨600.000 pour bientôt″. Nicolas Maduro a décidé de faire de cette mission un moteur de l’économie, en passant du rythme actuel de construction de 2000 logements par semaine à 4000. Le mandataire veut aussi améliorer l’accès de la population aux matériels de construction grâce à la réactivation intégrale de la filière – toits, charpente, céramique, plastique, matériel électrique, ciment (la nouvelle usine de Cerro Azul, dans l’État de Monagas, produira un million de tonnes de ciment par an). Dans de nombreuses communautés, à travers les conseils communaux notamment, la population participe activement à la construction de ses propres logements.

img_20140611_1949411402533033Lors de sa visite à la Foire Internationale du Logement qui a réuni au début de juin 251 entreprises publiques ou privées vénézuéliennes et les représentants de 17 pays (Colombie, Espagne, Turquie, Chine, Mexique, Brésil, Cuba, Portugal, Equateur, Royaume-Uni, Granada, Iran, Italie, Panama, République Dominicaine, Russie et Allemagne), le président bolivarien a expliqué : “cette foire revêt une grande importance car elle articule deux axes fondamentaux de notre travail : d’une part la Grande Mission Logement, d’autre part la Grande Mission Barrio Nuevo, Barrio Tricolor (mission de rénovation intégrale des logements et services des quartiers populaires), qui sont nos deux axes pour réurbaniser et reconstruire le Venezuela”. L’accord passé avec le Portugal prévoit ainsi la construction de 50.000 logements. L’objectif général étant d’octroyer un logement à trois millions de familles en 2019.

T.D., Caracas, 13 juin 2014.

Nouveaux logements populaires récemment construits au coeur de Caracas (métro Bellas Artes).

Logements populaires récemment construits au coeur de Caracas (métro Bellas Artes).

La Grande Mission Vivienda Venezuela : l’espérance d’une vie meilleure pour la population.

Depuis le 30 avril 2011, la Grande Mission Vivienda Venezuela (GMVV) a changé la vie de plus de 558 000 familles. « On peut espérer accéder à une vie meilleure, voir tous ses enfants grandir dans une ambiance plus sereine, avoir le sentiment d’appartenir à une communauté, de progresser en famille », précise Carlos Carabal. Ce dernier, son épouse et leurs 5 enfants habitent dans l’immeuble Teatros, qui se situe sur l’avenue Lecuna (Caracas). La famille de ce moniteur de foot-ball fut l’une des 29 000 victimes des pluies diluviennes qui se sont abattues sur le pays, à la fin de l’année 2010. C’est la raison pour laquelle ils se sont tournés dans un premier temps, du côté de foyers provisoires habilités par l’Etat, pour y attendre dans de bonnes conditions, le parachèvement du programme gouvernemental destiné à leur attribuer un lieu de vie définitif.

« Nous avons été confrontés à des temps difficiles. Nous avons tout perdu, exception faite des quelques vêtements que nous avons pu sauver. Mais l’épreuve nous a rendus plus forts. Aujourd’hui, grâce aux bons offices de cette Mission créée par notre président Hugo Chavez, nous jouissons d’un logement qui nous appartient réellement ». Carlos se souvient qu’il n’a jamais perdu courage, convaincu que le président Chavez tiendrait la promesse formulée le 13 février 2011. Au moment où ce dernier avait déclaré qu’il « était en train de monter la grande Mission Vivienda Venezuela ». C’est aussi à cette date que le mandataire avait assuré que dorénavant, « il n’y aurait plus une seule famille dans le pays, qui ne bénéficierait pas de son propre appartement. D’un lieu de vie digne de ce nom ».

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Partout dans la cité, des logements dignes de ce nom.

Durant les 3 dernières années, la Mission Logement (Misión Vivienda) aura su occuper à bon escient les terrains vagues des centres urbains du pays et redefinir les plans d’urbanisme. On a ainsi pu contrecarrer le déficit chronique en matière d’habitations auquel le pays était aux prises depuis longtemps déjà. Un déficit qui atteignait le chiffre de 2,7 millions.

Rien que sur Caracas, pas moins de 27 000 logements ont vu le jour. Chiffre auquel il faut ajouter 14 000 autres en cours d’édification. Il est commun d’observer nombre de d’édifices et de constructions récents, occuper des lieux autrefois à l’abandon.

Pour Carabal, « Hugo Chavez a, en toutes circonstances, donné la priorité à l’humain. A son épanouissement. C’est pourquoi il a réfléchi à la manière dont il serait possible d’apporter une solution au déficit chronique d’habitations auquel le peuple vénézuélien était confronté. Plus que cela, il aura oeuvré à l’amélioration de notre vie. En réunissant les conditions d’une intégration de tous ceux d’entre nous, aux origines plus que modestes, qui vivaient au sein de communautés de vie isolées de tout. De ceux qui ne pouvaient accéder aux modes de transport trop onéreux, et aux services, pour des raisons analogues ».

« Je donnerai un exemple. Teatros, la plus proche des stations de métro, se situe à l’angle de notre immeuble. Cet état de fait facilite grandement les allées et venues de nos enfants qui fréquentent l’école et le lycée. Comment aurais-je pu imaginer qu’un jour, l’opportunité me serait offerte de vivre avec ma famille en plein centre de Caracas. En un lieu central comme celui-ci, qui nous permet d’accéder à toutes les commodités que cela implique ? ».

Logements du projet La Ladera remis en 2013 à 600 familles de Los Teques, en présence du président Maduro.

Logements du projet La Ladera remis en 2013 à 600 familles de Los Teques en présence du président Maduro.

Un plan massif de construction.

Pour les Vénézuéliens qui ont vécu sous les gouvernements néo-libéraux de la IVè République, il était tout bonnement inimaginable d’espérer accéder à des appartements de qualité. Pour s’en convaincre, il suffit simplement de se pencher sur les statistiques officielles. Entre 1985 et 1998, c’est-à-dire durant les 14 années qui ont précédé la Révolution, 891 000 appartements ¨commerciaux¨ont été construits. Alors que depuis 1999 et jusqu’à l’an passé, 1 million 43 000 de ces derniers ont été mis à la disposition de ceux qui en avaient le plus besoin.

« Aucun de ces gouvernements de droite ne songeaient à nous. Sans la révolution bolivarienne, nous serions encore sur nos collines, taraudés par la peur de voir nos baraques détruites à tout moment ou de ne plus avoir de toit au-dessus de nos têtes. L’action des gouvernements de la I Vè République se bornait à nous fournir des plaques de zinc, pour que les familles concernées bricolent un nouveau toit s’il s’était écroulé. Telle était leur façon de régler la question du logement » se souvient Marilyn Suarez.

Accompagnée de son époux, de leurs 4 enfants, et d’un frère handicapé, cette habitante de Caracas s’est vu attribuer un appartement au sein de la barre d’habitation Santa Rosa (Avenue Libertador). C’est ainsi que depuis février 2014r, date à laquelle ils ont pu intégrer leur nouveau lieu de vie, les conditions de vie de cette famille se sont fortement améliorées.

« Quand on nous a averti du fait que l’on allait nous remettre les clés de notre nouvel appartement, nous ne pouvions pas le croire. Notre rêve de toujours devenait enfin réalité. Avant cela, nous vivions à San Agustin del Sur. C’était une maison que l’on partageait avec d’autres familles. Alors qu’aujourd’hui, grâce à la révolution, nous occupons un appartement – pourvu d’une salle de bain, d’une cuisine et d’un réfrigérateur- que l’on a pu aménager avec nos propres meubles ».

Marilyn Suarez précise qu’auparavant, tous les membres de sa famille étaient contraints de se partager une seule et unique pièce. Le nouvel appartement dont ils bénéficient a une surface de 73 m2 : 3 pièces, 2 salles de bain, une salle à manger, une cuisine, une buanderie et un balcon. Marilyn assure que dans de telles conditions, ses enfants pourront enfin jouir d’un cadre de vie rassurant, sécurisant ; qu’ils auront également accès à des espaces récréatifs. « Ici même, alors que les terrains vagues étaient notre seul horizon, un boulevard, une place, des espaces de jeux et divers locaux socio-productifs vont voir le jour. Et ce, afin que nos enfants bénéficient d’une enfance meilleure que celle que nous avons vécue ».

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Veiller sur son habitat, l’aimer.

Lisbeth Cardenas est la voisine de Marilyn. Elle manifeste un souhait : que tous les vénézuéliens jouissent d’un logement digne de ce nom, grâce à l’action de la GMVV, et prennent soin de veiller sur ces espaces de vie. De les conserver en l’état.

« Je ne pouvais en aucune manière compter sur mes revenus pour envisager de faire l’achat d’un appartement. C’est pourquoi j’apprécie à leur juste valeur chacun des jours qui me voient vivre ici, en compagnie des membres de ma famille. Je suis par ailleurs absolument convaincue que c’est à nous tous que revient la tâche de conserver en bon état notre immeuble; de faire en sorte que chacun de nos appartements soient accueillants et propres. Car veiller sur son habitat, c’est l’aimer ».

Marilyn considère qu’il incombe à l’ensemble des Venezueliens bénéficiaires du programme GMVV, de s’acquitter d’une manière juste – compte tenu de la prise en considération des revenus de chacun d’entre eux- du paiement du logement attribué. Un tableau de financement accompagne la réalisation de ce programme social, avec une prise en compte fine des revenus de chacun ; ce qui facilite la mise en œuvre des facilités de paiement. « Si je prends soin de payer mon appartement, la Mission continuera et d’autres pourront aussi jouir d’un mode vie qui est désormais le mien. C’est de cette façon que cette grande mission (GMVV) répondra aux aspirations qui se manifestent partout dans le pays ».

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Espaces de convivialité.

Nicolas Maduro rappelle l’importance du volet social : par-delà sa fonction initiale de création de logements, la Grande Mission Vivienda peut se résumer en ces termes : « une nouvelle organisation sociale basée sur la convivialité ».

En décembre 2012, accompagnée de ses 3 petits-enfants, Ingrid Aguado a reçu les clés d’un appartement (OPPE 12) se situant à Bellas Artes. Depuis cette date, elle est le témoin de la manière dont une organisation appropriée, facilitera un travail en commun ( de nature sociale) entre voisins.

« Dès que nous nous sommes installés ici, les 144 familles habitant cette barre d’immeuble se sont investies dans l’élaboration d’un mode d’organisation qui nous aura permis de mettre en place un comité inter-familial de gestion. (1 par immeuble). Le Conseil communal qui en résulte est constitué de l’ensemble de ces comités inter-familiaux. A l’heure actuelle, nous nous fixons ce but : nous rapprocher des autres expériences de ce type, pour déboucher sur la création d’une Commune ».

Ingrid ajoute que l’une des tâches que s’est assignée la communauté de vie dont désormais elle dépend, consiste à identifier l’ensemble des potentialités qu’elle recèle : « Nous nous situons dans le centre de Caracas. Nous avons par conséquent décidé de constituer le fer de lance d’un engagement collectif en faveur de la convivialité. Nous veillons aussi à préserver nos traditions, notre culture. ».

Sources : Ciudad CCS et l’article de Leonardo Buitrago pour AVN : http://www.avn.info.ve/contenido/gran-misi%C3%B3n-vivienda-venezuela-esperanza-del-vivir-bien-para-pueblo

Traduction : Jean-Marc del Percio

URL de cet article : https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/06/14/le-gouvernement-maduro-accelere-la-revolution-citoyenne-du-logement/

Une réponse

  1. Bonjour

    Braveau au Peuple du Vénézuéla qui ne recule pas et ne se laisse pas manipulé par le fascisme du XXième siècle.
    Braveau au gouvernement et M. Maduro de continuer courageusement à faire naître la véritable démocratie. Ici, en occident, c’est l’état de droit et les dérives de la finance.

    Mais la désinformation et l’intox rencontre de l’opposition, du moins citoyenne avertis. L’histoire nous aide à voir le présent.
    Mais, une vision claire des solutions fondamentales demeurent la meilleure protection contre la récupération.
    Le revenu de base (mettre un terme au chantage de la finance) couplé aux coopératives autogérées à temps partagé (se réapproprier la création de richesse).
    Le potentiel et les avantages pour tous.

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