Le Venezuela au fond des yeux (5) : le collectif Cacri brosse la vie populaire en temps de pandémie

Cacri est un collectif vénézuélien qui a décidé de mettre la photographie dans la rue. Le groupe des sept ami(e)s est resté actif pendant la période de confinement que traverse le pays et profitent des heures ouvrables (les magasins essentiels ouvrent jusqu’à 14 heures) non seulement pour effectuer leurs emplettes ou démarches, mais aussi pour peindre le moment particulier que vit la nation caraïbe. Le collectif est composé des photographes Maxwell Briceño, Cacica Honta, Carlos Foucault, Marcelo Volpe, Nica Guerrero, Dikó Betancourt et Giuliano Salvatore.

Avant de sortir l’appareil photo, ils prennent toutes les mesures nécessaires pour prendre soin d’eux-mêmes et de leur entourage. Même si la production photographique n’est pas comparable à celle qu’ils ou elles menaient avant la pandémie, ils ont réussi à réaliser un travail important sur le travail de désinfection dans les rues, les visites médicales et le dépistage massif à domicile, la vie chez soi pendant le confinement et l’organisation du pouvoir populaire pour faire face aux problèmes sociaux. (NdT : au 23 mai 2020, le Venezuela a réussi à maintenir le nombre de décès à 10, chiffres confirmés par l’OMS. 74% des 1010 cas sont venus des pays voisins. Le gouvernement bolivarien a mis en place une vaste opération de rapatriement gratuit par les avions de la compagnie publique Conviasa ou d’accueil aux frontières, avec assistance médicale et logistique gratuites également, pour les dizaines de milliers de vénézuélien(ne)s en détresse, fuyant les régimes néo-libéraux qui ont laissé exploser l’hécatombe : Chili, Brésil, Colombie, Equateur ou Pérou.)

Les photographes de Cacri ont été parmi les rares à saisir les images de l’arrivée des premiers compatriotes revenant de Colombie. Ce fut pour eux une expérience unique. Ils n’avaient pas prévu de couvrir ce moment mais lorsqu’ils ont reçu la nouvelle, ils n’ont pas hésité une seconde.

Les compagnons de Cacri ont également documenté la façon dont la vie quotidienne des vénézuélien(ne)s a été transformée, en capturant dans leurs images la transformation de l’économie populaire et les alternatives que les gens ont imaginées pour rendre la pandémie plus supportable. Ils ont profité de cette période pour publier des travaux inédits, grâce à leur compte dans le réseau social instagram @cacriphotos, et continuent à se former à la photographie documentaire et sociale pour dire la patience du peuple vénézuélien.

Source: http://www.ultimasnoticias.com.ve/noticias/coronavirus/historias-de-cuarentena-los-cacri-registran-las-dinamicas-del-pueblo/

Traduction : Thierry Deronne

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